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Guide pratique de l'acheteur : Quels sont les trois principaux types de tissus non tissés ?

27 octobre 2025

Résumé

Cet article propose un examen complet des trois principaux types de non-tissés, en se concentrant sur les non-tissés filés-liés, les non-tissés fondus et les non-tissés aiguilletés. Il élucide les différentes méthodes de fabrication, de l'extrusion du polymère à la formation de la bande et au collage, qui définissent les caractéristiques structurelles et fonctionnelles uniques de chaque matériau. L'analyse compare systématiquement leurs propriétés inhérentes, telles que la résistance à la traction, l'efficacité de la filtration, la porosité et la résistance thermique. Une exploration détaillée de leurs applications respectives dans divers secteurs - notamment l'hygiène, le médical, la filtration, l'automobile et le génie civil - est présentée, soulignant la relation symbiotique entre les propriétés d'un tissu et les performances de son utilisation finale. La discussion s'étend au rôle de la sélection des matières premières, en particulier des polymères courants comme le polypropylène et le polyester, et à l'impact des traitements de finition sur la fonctionnalité finale du tissu. En replaçant ces matériaux dans le contexte des besoins de l'industrie moderne et des consommateurs, ce guide constitue une ressource essentielle pour les ingénieurs, les développeurs de produits et les spécialistes de l'approvisionnement qui souhaitent prendre des décisions éclairées dans le choix des matériaux pour des applications spécifiques en 2025.

Principaux enseignements

  • Les tissus filés-liés sont connus pour leur résistance et leur durabilité exceptionnelles, créées à partir de filaments continus.
  • Les tissus soufflés par fusion offrent des propriétés de filtration et de barrière supérieures grâce à leurs microfibres extrêmement fines.
  • Les non-tissés aiguilletés offrent un volume, une résilience et une perméabilité excellents pour les applications exigeantes.
  • Le processus de fabrication détermine directement les propriétés finales et les utilisations appropriées de chaque type de tissu.
  • Il est essentiel de comprendre quels sont les trois principaux types de tissus non tissés pour pouvoir s'approvisionner efficacement en matériaux.
  • La combinaison de différentes couches de non-tissé, comme les composites SMS, permet de créer des matériaux aux performances améliorées et multifonctionnelles.
  • La durabilité est un thème de plus en plus important, les polymères biosourcés et les matériaux recyclés gagnant en importance.

Table des matières

Une compréhension fondamentale des tissus non tissés

Avant de pouvoir apprécier les distinctions entre les principaux types d'étoffes non tissées, il faut d'abord se faire une idée claire de ce qu'est fondamentalement une étoffe non tissée. Ne pensez pas à la grille familière de fils que vous voyez dans une chemise en coton ou une paire de jeans en denim. Il s'agit de tissus tissés, créés par le processus ancien et méthodique d'entrelacement de deux ensembles de fils, la chaîne et la trame, à angle droit. De même, les tissus tricotés, comme ceux d'un pull, sont formés par l'entrelacement de boucles d'un seul fil. Les non-tissés défient cette tradition de fils organisés. Il s'agit essentiellement de feuilles ou de bandes de fibres fabriquées, maintenues ensemble non pas par tissage ou tricotage, mais par une forme de liaison, qu'elle soit mécanique, chimique ou thermique (Albrecht, Fuchs, & Kittelmann, 2006).

Imaginez que vous éparpillez une couche de fibres en vrac, comme des boules de coton séparées les unes des autres, sur une surface plane. Comment transformer cet amas de fibres en une feuille de tissu cohérente ? Vous pourriez l'asperger d'un adhésif (liaison chimique), le passer dans des rouleaux chauffants pour faire fondre les fibres ensemble (liaison thermique) ou les enchevêtrer physiquement avec des aiguilles barbelées (liaison mécanique). Il s'agit là, de manière simplifiée, du cœur de la fabrication des non-tissés. Les fibres elles-mêmes peuvent être des fibres courtes et discontinues (mesurées en centimètres) ou de longs filaments continus (s'étirant sur des kilomètres). Elles peuvent être naturelles, comme le coton ou la pulpe de bois, ou synthétiques, comme le polypropylène ou le polyester. Le choix de la fibre et la méthode d'assemblage sont les deux principales variables qui donnent naissance au monde vaste et polyvalent des non-tissés. Cette philosophie de fabrication libère les textiles du métier à tisser et de la machine à tricoter, permettant la production rapide de matériaux aux propriétés hautement spécifiques et personnalisables.

Distinguer les non-tissés des textiles traditionnels

La différence structurelle entre les non-tissés et leurs homologues traditionnels n'est pas un simple point de vue académique ; elle est la source même de leurs avantages uniques. Comme les fibres sont disposées de manière plus aléatoire que selon un modèle géométrique répétitif, les non-tissés peuvent être conçus pour exceller dans des domaines où les tissus ne sont pas à la hauteur. Par exemple, ils peuvent être rendus exceptionnellement poreux pour la filtration, ou incroyablement denses pour agir comme une barrière. Leur production est souvent beaucoup plus rapide et plus rentable, car les étapes intermédiaires de filage de la fibre, puis de tissage ou de tricotage de ce fil sont éliminées.

Prenons l'exemple de la déchirure d'une feuille de papier par rapport à celle d'un morceau de tissu. Le papier, qui est un type de non-tissé mouillé, se déchire avec un bord relativement net. Le tissu s'effiloche, révélant les fils individuels qui constituent sa structure. Ce simple test physique révèle la différence architecturale fondamentale. La résistance d'un non-tissé est répartie sur l'ensemble de sa structure en forme de toile, tandis que la résistance d'un tissu est concentrée le long des lignes de ses fils. Cette distinction est essentielle pour comprendre quels sont les trois principaux types de tissus non tissés et pourquoi l'un d'entre eux peut être choisi plutôt qu'un autre pour une tâche spécifique.

Les principales étapes de la fabrication

Quel que soit le type de tissu, le parcours de la matière première au tissu non tissé fini suit généralement un cheminement en trois étapes, comme le soulignent les organisations industrielles telles qu'EDANA .

  1. Formation en ligne : Il s'agit de l'étape initiale au cours de laquelle les fibres sont déposées pour former une feuille. La méthode utilisée ici est un facteur de différenciation essentiel. Les fibres peuvent être dispersées dans l'air et déposées sur un écran mobile (drylaid), suspendues dans l'eau puis filtrées pour former une feuille (wetlaid), ou extrudées directement à partir d'un polymère fondu pour former une bande (spunlaid).
  2. Web Bonding : La toile fragile nouvellement formée doit être consolidée pour lui donner force et intégrité. C'est l'étape cruciale du collage. Le collage thermique utilise la chaleur pour faire fondre et fusionner les fibres. Le collage mécanique consiste à enchevêtrer physiquement les fibres, notamment par aiguilletage ou hydro-entraînement (à l'aide de jets d'eau à haute pression). Le collage chimique utilise des liants adhésifs pour coller les fibres entre elles.
  3. Traitements de finition : Après le collage, le tissu peut subir d'autres traitements pour lui conférer des fonctionnalités spéciales. Il peut être enduit, laminé ou traité pour devenir ignifuge, antibactérien, absorbant ou hydrofuge.

Ce cadre fondamental étant posé, nous pouvons maintenant explorer les spécificités des trois principaux types de tissus non tissés qui dominent l'industrie : le spunbond, le melt-blown et l'aiguilleté. Chacun représente une combinaison distincte de ces principes de fabrication, ce qui donne des matériaux aux caractéristiques et aux capacités profondément différentes.

Type 1 : Non-tissés filés-liés - L'architecte de la force

Lorsqu'on cherche un non-tissé qui allie légèreté, résistance et durabilité remarquables, on se tourne souvent vers le spunbond. Ce matériau est une pierre angulaire de l'industrie des non-tissés, que l'on retrouve dans tous les domaines, depuis le support des tapis et la doublure des meubles jusqu'aux blouses médicales jetables et aux couvertures de cultures agricoles. Sa caractéristique déterminante provient directement de son processus de fabrication, qui transforme ingénieusement le polymère fondu en un tissu robuste en une seule opération continue.

Le processus de fabrication : Un voyage pas à pas

Pour bien saisir la nature du spunbond, visualisons sa création. Il s'agit d'un processus d'une efficacité élégante, d'une forme de filage industriel qui fait penser à une araignée construisant sa toile, mais à grande échelle.

  1. Extrusion de polymères : Le voyage commence par des copeaux d'un polymère thermoplastique, le plus souvent du polypropylène (PP) ou du polyester (PET). Ces granulés solides sont introduits dans une extrudeuse, qui est essentiellement un tonneau chauffé contenant une grande vis rotative. La chaleur et la pression à l'intérieur de l'extrudeuse font fondre le polymère en un liquide épais et visqueux, comme du miel.
  2. Filature de filaments : Le polymère fondu est ensuite poussé à travers un dispositif appelé "spinneret". Une filière est une plaque métallique percée de centaines ou de milliers de trous minuscules. Lorsque le polymère est poussé à travers ces orifices, il émerge sous la forme d'une multitude de brins fins et continus appelés filaments. Le diamètre de ces filaments peut être contrôlé avec précision en ajustant la taille des trous et la vitesse d'extrusion.
  3. Dessin et trempe : Lorsque les filaments sortent de la filière, ils sont encore chauds et malléables. Ils sont immédiatement soumis à un courant d'air froid qui les solidifie. Simultanément, ils sont étirés ou "tirés" par des jets d'air à grande vitesse. Ce processus d'étirement est d'une importance capitale. Il aligne les molécules de polymère à l'intérieur de chaque filament, ce qui augmente considérablement sa résistance à la traction et son orientation. C'est comme étirer un élastique : en tirant dessus, il devient plus fort et moins souple sur toute sa longueur.
  4. Formation en ligne : Les filaments continus, désormais renforcés, sont ensuite déposés sur un tapis roulant. Pour que le tissu soit uniforme et résistant dans toutes les directions (isotrope), un distributeur est utilisé pour répartir les filaments de manière aléatoire, en les faisant se chevaucher, créant ainsi une feuille lâche, semblable à une toile.
  5. Liaison thermique : L'étape finale consiste à lier ce réseau de filaments en un tissu cohérent. La méthode la plus courante pour le filé-lié est le calandrage thermique. La bande est passée entre de gros rouleaux chauffés et souvent gravés. La combinaison de la pression et de la chaleur fait fusionner les filaments aux points où ils se croisent, verrouillant ainsi la structure en place. Le motif gravé sur les rouleaux (petits points ou ovales, par exemple) détermine les points de collage et influe sur la souplesse, la porosité et la texture finales du tissu.

C'est ce processus intégré, depuis la puce de polymère jusqu'au tissu lié, qui rend la production de spunbond si efficace et évolutive. Le tissu obtenu n'est pas constitué de fibres courtes, mais d'un réseau de filaments continus imbriqués, ce qui est le secret de son impressionnant rapport résistance/poids.

Définition des caractéristiques et des propriétés

La méthode de fabrication unique des tissus filés-liés leur confère un ensemble de propriétés distinctes qui les rend aptes à un large éventail d'applications.

  • Haute résistance à la traction : Grâce aux filaments continus et étirés, les tissus spunbond sont exceptionnellement résistants pour leur poids, à la fois dans le sens machine (sens de la production) et dans le sens transversal.
  • Résistance à la déchirure et à la perforation : Le réseau enchevêtré de longs filaments rend le tissu difficile à déchirer ou à perforer par rapport aux matériaux fabriqués à partir de fibres courtes.
  • Stabilité dimensionnelle : Les tissus filés-liés résistent à l'étirement et au rétrécissement et conservent leur forme même en cas de stress ou de changements de température et d'humidité.
  • Uniformité : Le processus de filature permet un excellent contrôle de la distribution des fibres, ce qui se traduit par un tissu très uniforme et cohérent.
  • Porosité et respirabilité : En contrôlant la densité de la nappe et le modèle de collage, le spunbond peut être conçu pour être hautement respirant, permettant à l'air et à la vapeur d'eau de passer à travers.
Propriété Spunbond Fondus-soufflés Perforé à l'aiguille
Type de fibre primaire Filament continu Microfibre (discontinue) Fibre discontinue (courte)
Méthode de collage Thermique (calandrage) Thermique (auto-adhésion) Mécanique (aiguilles)
Résistance à la traction Élevée à excellente Faible à modéré Modéré à élevé
Efficacité de la filtration Faible à modéré Excellent Modéré
Respirabilité Bon à excellent Modéré à bon Excellent
Vrac / Loft Faible Faible à modéré Haut
Poids de base typique 10 - 150 g/m² 5 - 300 g/m 80 - 2000 g/m²
Avantage principal Rapport résistance/poids Barrière/filtration Résilience, drapé, volume

Un éventail d'applications

La polyvalence du filé-lié est évidente dans son omniprésence dans de nombreuses industries. Ses propriétés peuvent être adaptées en sélectionnant différents polymères, diamètres de filaments et poids de base.

  • Hygiène et médecine : Le polypropylène filé-lié est un matériau dominant sur le marché de l'hygiène. Il est utilisé pour la couche supérieure (la couche qui touche la peau) et la couche arrière des couches, des produits de soins féminins et des produits d'incontinence pour adultes. Sa douceur, sa solidité et sa résistance aux liquides en font un matériau idéal. Dans le domaine médical, il constitue la base des blouses, des draps et des enveloppes de stérilisation jetables, offrant une barrière fiable contre les fluides et les contaminants (Venkataraman, Shabani, & Park, 2023).
  • Géotextiles : Dans le domaine du génie civil, les tissus de polyester ou de polypropylène filés-liés très résistants servent de géotextiles. Placés sous les routes, les voies ferrées ou dans les décharges, ils remplissent des fonctions de séparation (empêchant le mélange de différentes couches de sol), de filtration (permettant à l'eau de passer tout en retenant les particules de sol) et de renforcement. Leur grande solidité et leur résistance à la dégradation de l'environnement sont inestimables dans ces rôles exigeants.
  • Meubles et literie : Regardez à l'intérieur d'un canapé ou sous le sommier d'un matelas, et vous y trouverez probablement un tissu spunbond. Il est utilisé pour les enveloppes de sommier, les housses et les matériaux de revêtement en raison de sa résistance, de sa stabilité et de son faible coût.
  • Agriculture et aménagement paysager : Les tissus légers spunbond sont utilisés comme couverture végétale pour protéger les plantes des insectes et du gel tout en laissant pénétrer la lumière, l'eau et l'air. Les versions plus lourdes sont utilisées comme tissus de contrôle des mauvaises herbes dans l'aménagement paysager.

L'adaptabilité de la technologie du filé-lié en fait un élément fondamental pour comprendre les trois principaux types de tissus non tissés. C'est le matériau de base, qui fournit l'intégrité structurelle sur laquelle de nombreux autres produits sont construits.

Type 2 : Non-tissés soufflés par fusion - Le maître de la filtration

Si le spunbond est le squelette solide du monde des non-tissés, le thermo-soufflé en est le système respiratoire complexe et délicat. Les tissus obtenus par fusion-soufflage se définissent par une caractéristique extraordinaire : ils sont composés de microfibres incroyablement fines, dont le diamètre est souvent inférieur à un micron. À titre de comparaison, l'épaisseur d'un cheveu humain est généralement comprise entre 50 et 70 microns. Cette finesse crée un matériau doté d'une surface énorme et d'un chemin tortueux pour toute particule essayant de passer à travers, ce qui fait du soufflé-fondu le champion incontesté des applications de filtration et de barrière.

Le processus de fabrication : Une symphonie d'air chaud et de polymères

La création d'un tissu soufflé par fusion a les mêmes origines que celle d'un tissu filé-lié, mais elle prend une tournure dramatique. Le processus est une merveille de dynamique des fluides, transformant un flux de plastique fondu en un réseau de fibres microscopiques en une fraction de seconde.

  1. Extrusion de polymères : Comme pour le filé-lié, le processus commence par la fusion de granulés thermoplastiques, généralement du polypropylène, dans une extrudeuse. Le liquide visqueux qui en résulte est pompé vers une filière spécialisée.
  2. Assemblage des matrices et atténuation des fibres : C'est là que la magie opère. La filière de fusion-soufflage est une pièce d'ingénierie complexe. Le polymère fondu est extrudé à travers une rangée d'orifices très fins. Lorsque le polymère émerge, il est immédiatement projeté par deux flux convergents d'air chaud à grande vitesse. Cet air chaud et rapide s'accroche aux flux de polymères et les atténue, les étirant et les tirant vers le bas pour former des fibres extrêmement fines et discontinues. Contrairement à l'étirage mécanique de la fibre filée, il s'agit d'un processus chaotique et turbulent. Les fibres sont étirées jusqu'à ce qu'elles se brisent en longueurs plus courtes et variables.
  3. Formation en ligne : Ces fibres microscopiques sont ensuite transportées par le courant d'air chaud vers un écran collecteur ou une bande mobile. Au cours de leur déplacement, elles se refroidissent, se solidifient et commencent à s'enchevêtrer les unes dans les autres en raison des turbulences de l'air. Elles s'accumulent sur le collecteur sous la forme d'un réseau de fibres très dense, aléatoire et qui se lie lui-même.
  4. Collage : Le procédé de fusion-soufflage se caractérise par le fait que les fibres sont souvent encore semi-fondues et collantes lorsqu'elles touchent le collecteur. Cela leur permet de fusionner à leurs points de contact sans qu'il soit nécessaire de procéder à une étape de collage séparée comme le calandrage. Ce phénomène est connu sous le nom de "self-bonding" ou "autogenous bonding". Un léger calandrage peut parfois être utilisé pour améliorer l'intégrité de la bande, mais le collage primaire est inhérent au processus.

Le résultat est un tissu qui n'est pas particulièrement résistant, mais qui possède une structure de pores exceptionnellement serrée. C'est une toile d'une immense complexité, un labyrinthe microscopique très efficace pour piéger les particules.

Définition des caractéristiques et des propriétés

La structure en microfibres des tissus obtenus par fusion-soufflage donne lieu à un profil unique de propriétés, souvent complémentaires de celles des tissus filés-liés.

  • Efficacité de filtration exceptionnelle : C'est la caractéristique des matériaux soufflés par fusion. Le grand nombre de petites fibres crée une surface massive pour capturer les particules par des mécanismes tels que l'impaction inertielle et la diffusion. Il peut filtrer les bactéries, les virus et les poussières fines avec une très grande efficacité.
  • Excellentes propriétés de barrière : La toile dense est très résistante à la pénétration des liquides et des gaz, ce qui en fait un matériau barrière efficace.
  • Surface élevée : Les microfibres confèrent au tissu un énorme rapport surface/volume, ce qui est avantageux pour les applications impliquant l'absorption et la réactivité chimique.
  • Bonne isolation : Les minuscules poches d'air emprisonnées dans le réseau dense de fibres assurent une excellente isolation thermique.
  • Faible résistance à la traction : La faiblesse relative de ce tissu est une contrepartie importante de ses qualités de filtration. Les fibres sont courtes et peu orientées, de sorte que le tissu présente une faible résistance à la traction et se déchire facilement. C'est pourquoi il est presque toujours utilisé en combinaison avec d'autres matériaux plus résistants.

Un éventail d'applications

Le tissu soufflé-fondu est rarement utilisé seul. Sa valeur est révélée lorsqu'il est utilisé en tant que couche fonctionnelle, généralement prise en sandwich entre des couches protectrices de tissu spunbond plus résistant.

  • Média de filtration : Il s'agit de son application principale et la plus critique. La couche filtrante des masques médicaux (comme les masques N95 et les masques chirurgicaux) est constituée de polypropylène fondu-soufflé. Sa capacité à piéger les agents pathogènes en suspension dans l'air est la raison pour laquelle ces masques sont efficaces. Le polypropylène est également utilisé dans les filtres à particules à haute efficacité (HEPA) pour les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, les salles blanches et les aspirateurs.
  • Composites médicaux et d'hygiène : La structure composite la plus courante est le SMS (Spunbond-Melt-blown-Spunbond). Dans ce tissu stratifié, l'âme en fusion-soufflage assure la fonction de barrière et de filtration, tandis que les couches extérieures en spunbond assurent la solidité, la durabilité et la résistance à l'abrasion. Ce composite est l'étalon-or pour les blouses chirurgicales, les draps et les enveloppes de stérilisation de haute performance qui nécessitent à la fois résistance et protection (Russell, 2022).
  • Sorbants : La surface élevée et la nature oléophile (qui attire les hydrocarbures) du polypropylène font du tissu soufflé à chaud un excellent absorbant pour les déversements d'hydrocarbures. Il peut absorber plusieurs fois son propre poids en pétrole tout en repoussant l'eau.
  • Lingettes et chiffons de nettoyage : Les lingettes spécialisées, en particulier celles destinées au nettoyage des appareils électroniques ou optiques sensibles, utilisent un matériau soufflé par fusion pour piéger les fines particules de poussière sans laisser de peluches.
  • Isolation thermique : Les tissus fondus-soufflés sont utilisés comme isolant thermique léger dans les vêtements, tels que les manteaux et les gants d'hiver, pour apporter de la chaleur sans encombrement.

Il est essentiel de comprendre les tissus fondus-soufflés pour apprécier la sophistication des non-tissés modernes. Il illustre la manière dont un processus de fabrication peut être affiné pour produire un matériau doté d'une seule propriété de classe mondiale - dans ce cas, la filtration - qui est indispensable à la santé publique et à la fabrication de pointe.

Type 3 : Non-tissés aiguilletés - Le parangon de la résilience

Nous abordons maintenant le troisième de nos principaux types de non-tissés : l'aiguilleté. Si le filé-lié se définit par ses filaments continus et le fondu-soufflé par ses microfibres, l'aiguilleté se caractérise par sa méthode de fabrication - un processus purement mécanique qui crée des tissus épais, volumineux et résistants. Cette technique est l'une des plus anciennes méthodes de collage des non-tissés, antérieure aux technologies de filage à base de polymères. Il s'agit d'un procédé robuste et polyvalent, capable de créer des matériaux d'une qualité unique, semblable à celle du feutre.

Le processus de fabrication : Une danse d'aiguilles barbelées

La création d'un non-tissé aiguilleté est un processus physique et tactile. Il ne fait pas appel à la chaleur ou à des produits chimiques pour lier les fibres, mais à la force brute de l'enchevêtrement mécanique.

  1. Préparation des fibres et formation de la toile : Le processus commence par des fibres discontinues - des fibres courtes dont la longueur peut varier de quelques centimètres à environ 15 centimètres. Il peut s'agir de fibres naturelles comme la laine ou le jute, ou de fibres synthétiques comme le polyester ou le polypropylène. Les fibres sont d'abord ouvertes, mélangées, puis introduites dans une machine à carder. Cette dernière utilise des rouleaux recouverts de fils fins pour peigner et aligner les fibres en une bande fine et uniforme, un peu comme lorsqu'on peigne des cheveux. Pour les produits plus épais, plusieurs bandes peuvent être superposées par un procédé appelé "croisement", qui permet d'augmenter le poids et d'assurer la résistance dans plusieurs directions. Il est également possible d'utiliser un procédé de tissage à l'air, dans lequel les fibres sont suspendues dans l'air et déposées sur un tamis pour former la nappe.
  2. Piqûre d'aiguille (Needle-Punching) : C'est le cœur du processus. La toile altière et non collée est acheminée vers un métier à aiguilles. Le métier à aiguilles contient une planche à aiguilles, c'est-à-dire une plaque contenant des milliers d'aiguilles de feutrage spécialisées. Il ne s'agit pas d'aiguilles à coudre, mais de barbelés pointant vers le bas le long de leur tige. La planche à aiguilles se déplace de haut en bas à grande vitesse, perforant les aiguilles verticalement à travers la bande de fibres.
  3. Enchevêtrement de fibres : Lorsqu'une aiguille barbelée pénètre dans la toile, les barbes attrapent les fibres des couches supérieures et les tirent vers le bas, les enchevêtrant avec les fibres des couches inférieures. Lorsque l'aiguille se rétracte, les barbes libèrent les fibres, les laissant bloquées dans une nouvelle orientation verticale. Ce processus est répété des milliers de fois par seconde sur toute la largeur du tissu. Les fibres ne sont pas simplement superposées ; elles sont physiquement entrelacées et nouées ensemble dans une structure complexe et tridimensionnelle. La densité et la résistance du tissu final sont contrôlées par la densité des aiguilles sur la planche, la forme des barbes et le nombre de fois que la bande est perforée.

Cet emboîtement mécanique confère au tissu son volume caractéristique, sa porosité et son toucher feutré. Comme il n'y a pas de chaleur, ce procédé est idéal pour les fibres sensibles à la chaleur ou pour créer des matériaux très épais et lourds.

Définition des caractéristiques et des propriétés

L'enchevêtrement mécanique de la piqûre d'aiguille donne un tissu à la personnalité distincte.

  • Excellente masse et résilience : La structure tridimensionnelle des fibres crée un tissu volumineux qui peut être compressé et reprend son épaisseur d'origine.
  • Porosité et perméabilité élevées : La structure est intrinsèquement poreuse, ce qui permet aux liquides et aux gaz de passer facilement. Elle est donc excellente pour la filtration des liquides et pour les applications de drainage.
  • Bonne conformabilité et bon drapage : Les tissus aiguilletés sont souvent souples et flexibles, capables de se draper et d'épouser des formes complexes.
  • Résistance modérée à la traction : La résistance provient du frottement et de l'enchevêtrement des fibres entre elles. Bien qu'il ne soit pas aussi résistant que le filé-lié à poids égal, il peut être rendu très résistant en augmentant sa densité et son poids de base.
  • Une polyvalence exceptionnelle : Ce procédé permet de traiter un large éventail de types de fibres (naturelles, synthétiques, recyclées) et de produire des tissus d'un poids très variable, allant de feutres légers à des tapis industriels extrêmement résistants. Nombreux sont les non-tissés aiguilletés à haute performance sont conçus pour répondre à des exigences techniques spécifiques.
Fonctionnalité Spunbond Fondus-soufflés Perforé à l'aiguille
Principe de fabrication Polymère fondu extrudé en filaments continus, puis lié thermiquement. Polymère fondu atténué par l'air chaud en microfibres, bande auto-adhésive. Fibres d'agrafes enchevêtrées mécaniquement par des aiguilles barbelées.
Apparence visuelle Plat, lisse, souvent avec un motif de liaison visible. Feuille opaque, lisse, semblable à du papier. Épais, élevé, feutré et fibreux.
Sensation tactile Elle peut être rigide et papillaire ou douce et semblable à un tissu. Très doux, mais faible et facilement endommagé. Souple, spongieux et élastique.
Utilisations finales typiques Produits d'hygiène (couches), blouses médicales, supports de tapis, agriculture. Supports de filtration (masques), absorbants, isolants, composites SMS. Géotextiles, tapis automobiles, rembourrage de meubles, substrats pour toitures.
Profil de coût Généralement faible à modéré, très rentable à l'échelle. Coût plus élevé en raison de la complexité de la technologie des matrices et d'un rendement plus faible. Structure de coût modérée et polyvalente en fonction de la fibre et du poids.

Un éventail d'applications

La combinaison unique de volume, de résilience et de perméabilité rend les non-tissés aiguilletés indispensables dans les applications lourdes et durables.

  • Géotextiles : Il s'agit d'un marché primaire pour les tissus aiguilletés. Leur robustesse et leur grande perméabilité conviennent parfaitement aux travaux de génie civil. Ils sont utilisés pour la séparation et la stabilisation des sols sous les routes et les voies ferrées, pour le drainage dans les décharges et pour le contrôle de l'érosion sur les talus. La capacité à produire des tissus très lourds et résistants est un avantage clé dans ce domaine.
  • Automobile : L'intérieur d'une voiture est rempli de tissus aiguilletés. Ils sont utilisés pour les tapis de sol moulés, les doublures de coffre, les garnitures de toit et les coussins d'isolation pour l'amortissement des bruits et des vibrations. Leur conformabilité leur permet d'être moulés dans les formes complexes requises pour l'intérieur des véhicules.
  • Meubles et literie : Ils sont utilisés comme sous-couches de tapis, comme rembourrage de meubles et comme coussinets isolants pour les matelas, apportant confort, soutien et résilience.
  • Filtration : Bien qu'ils ne soient pas aussi fins que le soufflage par fusion, les feutres aiguilletés à usage intensif sont utilisés pour la filtration des liquides industriels (par exemple, les sacs filtrants pour les systèmes de dépoussiérage dans les usines) et pour la filtration des boues et des eaux usées industrielles.
  • Toiture et construction : Les tissus de polyester aiguilletés sont utilisés comme substrat pour les membranes d'étanchéité bitumineuses, apportant le renforcement et la stabilité nécessaires à la création d'une barrière durable et étanche.

Le procédé d'aiguilletage représente une philosophie différente dans la fabrication des non-tissés. Il s'agit moins de convertir des polymères à grande vitesse que de créer des structures tridimensionnelles durables. Sa polyvalence en fait un élément essentiel de la réponse à la question de savoir quels sont les trois principaux types de non-tissés, en particulier pour les applications où la durabilité et le volume sont primordiaux. Pour ceux qui recherchent solutions non tissées personnalisées pour les projets industriels, il est fondamental de comprendre les capacités de l'aiguilletage.

Analyse comparative : Spunbond vs. Melt-blown vs. Needle-Punched

Après avoir examiné individuellement la fabrication et les propriétés des non-tissés filés-liés, des non-tissés soufflés par fusion et des non-tissés aiguilletés, une compréhension plus profonde apparaît lorsque nous les comparons directement. Un acheteur ou un ingénieur qui aborde un projet ne choisit pas simplement un "non-tissé" ; il doit choisir le bon non-tissé. Ce choix repose sur une évaluation minutieuse des compromis entre la résistance, la filtration, le coût et d'autres paramètres de performance. Les trois principaux types de non-tissés représentent des points distincts sur un spectre de propriétés des matériaux, et leur comparaison révèle la logique élégante de l'ingénierie des non-tissés.

Résistance et performance de la barrière

Le compromis le plus fondamental dans le monde des non-tissés est celui entre la résistance mécanique et l'efficacité de la filtration ou de la barrière.

  • Spunbond est le champion de la résistance. Ses filaments continus et orientés créent un tissu dont la résistance à la traction et à la déchirure est excellente pour son poids. Toutefois, les espaces relativement importants entre ces filaments limitent sa capacité à filtrer les particules fines ou à agir comme une barrière contre les liquides. Il fournit une structure et une durabilité.
  • Fondus-soufflés est l'inverse. Son réseau de fibres microfines crée un chemin incroyablement dense et complexe pour les particules et les fluides, ce qui lui confère des propriétés de filtration et de barrière supérieures. Cette architecture microscopique se fait toutefois au détriment de la résistance mécanique. Les fibres courtes, disposées de manière aléatoire, offrent peu de résistance à la déchirure. Elles assurent la fonction, mais manquent d'intégrité en elles-mêmes.
  • Perforé à l'aiguille occupe une position intermédiaire, mais à une échelle différente. Il peut être conçu pour être très résistant, mais cela nécessite un poids de base et une densité élevés, ce qui le rend beaucoup plus lourd que le spunbond. Sa porosité est généralement élevée, ce qui lui permet de drainer l'eau, mais pas de filtrer des particules microscopiques comme le canevas soufflé par fusion. Sa résistance est celle de la force brute et de la masse, plutôt que la résistance efficace et légère du spunbond.

C'est pourquoi les structures composites sont si courantes. Une blouse chirurgicale doit être à la fois suffisamment résistante pour ne pas se déchirer pendant l'utilisation (ce qui est le rôle du spunbond) et constituer une barrière contre le sang et les agents pathogènes (ce qui est le rôle du melt-blown). Le composite SMS (Spunbond-Melt-blown-Spunbond) est l'incarnation parfaite de cette synergie, combinant les forces de chaque couche pour créer un matériau supérieur à n'importe quel composant individuel.

Production, coût et polyvalence

Les aspects économiques et la flexibilité du processus de fabrication jouent également un rôle important dans la sélection des matériaux.

  • Spunbond est un processus hautement intégré et à grande vitesse. Il est donc extrêmement rentable de produire de grands volumes de tissus légers ou de poids moyen. L'investissement en capital pour une ligne de filage-liage est élevé, mais le coût unitaire du tissu est faible, ce qui en fait un produit idéal pour les articles jetables.
  • Fondus-soufflés est plus lente et plus complexe sur le plan technique. La technologie des filières est complexe et les vitesses de production sont inférieures à celles du spunbond. Ceci, combiné à son utilisation principale en tant que couche fonctionnelle de grande valeur, rend le tissu soufflé par fusion nettement plus cher au kilogramme que le tissu filé-lié.
  • Poinçonnage à l'aiguille est peut-être le procédé le plus polyvalent. Il peut traiter une vaste gamme de types de fibres - synthétiques, naturelles et recyclées - ce qui constitue un avantage important pour les projets axés sur la durabilité (Rodrigues, 2024). Les machines peuvent être réglées pour produire une énorme gamme de poids de tissu, allant de feutres légers à des tapis de près d'un pouce d'épaisseur. Bien qu'il ne soit pas aussi rapide que le filé-lié, sa flexibilité et sa capacité à utiliser des fibres recyclées moins chères peuvent en faire un choix rentable pour des applications durables et résistantes telles que les géotextiles et les composants automobiles.

Un projet nécessitant un million de mètres carrés d'un tissu léger, résistant et jetable utilisera presque certainement du spunbond en raison de son coût. Un projet nécessitant un milieu de filtration à haute efficacité n'aura pas d'autre choix que d'incorporer une couche de fusion-soufflage, malgré le coût. Un projet nécessitant un composite de drainage épais, résilient et conformable pour une décharge peut trouver qu'un géotextile aiguilleté fabriqué à partir de polyester recyclé est la solution la plus efficace et la plus économique.

L'art de la combinaison : Structures hybrides non tissées

Notre exploration des trois principaux types de tissus non tissés serait incomplète si nous ne reconnaissions pas que dans les applications modernes, ces tissus existent rarement de manière isolée. Le véritable génie de la technologie des non-tissés en 2025 réside dans la capacité à combiner ces différentes couches pour créer des matériaux composites aux performances adaptées et multifonctionnelles. C'est là que la science des matériaux devient une entreprise créative, qui consiste à superposer différentes propriétés pour résoudre des problèmes complexes.

Le SMS et ses dérivés : La norme médicale

Le composite non tissé le plus connu est le SMS (Spunbond-Melt-blown-Spunbond). Décortiquons sa structure pour comprendre son utilité.

  • Couche extérieure en Spunbond : Cette couche assure la solidité initiale et la résistance à l'abrasion. C'est l'extérieur durable qui peut résister aux manipulations et à l'usure.
  • Couche de fonte moyenne : Il s'agit du noyau fonctionnel. C'est le filtre et la barrière à haute efficacité qui arrête les fluides et les micro-organismes. Sa faiblesse est protégée par les couches de spunbond qui l'entourent.
  • Couche intérieure en Spunbond : Cette couche assure la résistance de l'autre côté et est souvent conçue pour être douce et confortable contre la peau.

Cette structure simple à trois couches peut être élargie. Le SMMS (Spunbond-Melt-blown-Melt-blown-Spunbond) utilise une double couche de melt-blown pour obtenir des propriétés de barrière encore plus élevées pour des applications critiques telles que les blouses chirurgicales de haute performance. Ces composites démontrent un principe fondamental : la combinaison d'un matériau solide mais poreux avec un matériau faible mais imperméable permet d'obtenir un produit final à la fois solide et imperméable.

Pelliculage et revêtements

Outre la superposition de différents types de non-tissés, les tissus sont souvent améliorés par laminage et enduction.

  • Pelliculage : Un tissu filé-lié ou aiguilleté peut être laminé avec un film plastique fin et imperméable (comme le polyéthylène). On obtient ainsi ce que l'on appelle un textile imperméable et respirant. Le film constitue une barrière liquide totale, tandis que sa structure microporeuse peut être conçue pour permettre à la vapeur d'eau (transpiration) de s'échapper, ce qui améliore le confort. Cette technologie est utilisée dans certains types de vêtements de protection et de membranes de toiture.
  • Revêtements : Un géotextile aiguilleté peut être enduit d'un stabilisateur chimique pour améliorer sa résistance à la dégradation par les UV en cas d'exposition prolongée à l'extérieur. Un tissu filé-lié peut être enduit d'un agent hydrophile pour le rendre absorbant et l'utiliser dans des lingettes, ou d'un produit chimique ignifuge pour l'utiliser dans des meubles.

Ces processus de finition ajoutent une autre dimension à la personnalisation, permettant à un tissu non tissé de base d'être adapté à une utilisation finale très spécifique. Ils témoignent de l'ingénierie sophistiquée qui entre dans la composition de ces matériaux apparemment simples.

Pour un professionnel de l'approvisionnement en matériaux, la question "quels sont les trois principaux types de tissus non tissés" n'est pas académique. Il s'agit d'un problème pratique qui nécessite une solution. Le processus de sélection est un exercice méthodique qui consiste à faire correspondre les exigences d'une application aux propriétés inhérentes des matériaux disponibles. Il s'agit de poser une série de questions diagnostiques.

Un cadre décisionnel

  1. Quelle est la fonction principale ? S'agit-il de résistance, de filtration, d'absorption, de protection, de séparation ou de confort ?

    • Si le besoin principal est la solidité et la durabilité (par exemple, pour un sac fourre-tout ou un support de tapis), filé-lié est le point de départ logique.
    • Si le besoin principal est la filtration de particules fines ou une barrière de fluides (par exemple, pour un masque facial ou un champ opératoire), un fondu-soufflé n'est pas négociable.
    • Si le besoin principal est le volume, la résilience et le drainage des fluides (par exemple, pour un géotextile ou un coussin d'ameublement), piqué à l'aiguille est le choix le plus évident.
  2. Quelle est la durée de vie prévue ? Le produit est-il jetable ou durable ?

    • Pour jetable (couches, lingettes, blouses médicales), la production à grande vitesse et à faible coût de filé-lié et les composites SMS est un avantage.
    • Pour durable (géotextiles, moquettes automobiles, substrats pour toitures), la robustesse et la longévité des produits de la piqué à l'aiguille des tissus, souvent fabriqués à partir de polyester stable, sont nécessaires.
  3. Quel est l'environnement opérationnel ? Le tissu sera-t-il exposé à des produits chimiques, à des rayons UV ou à des contraintes mécaniques ?

    • Le choix du polymère est ici crucial. Le polypropylène offre une excellente résistance chimique mais est susceptible de se dégrader sous l'effet des UV en l'absence de stabilisateurs. Le polyester offre une meilleure résistance aux UV et une meilleure stabilité thermique, ce qui en fait un choix courant pour les applications extérieures durables telles que les toitures et les géotextiles. La résistance inhérente des structures filées-liées et aiguilletées les rend adaptées aux environnements soumis à de fortes contraintes.
  4. Quelles sont les contraintes en matière de coûts ?

    • Le choix final est toujours un équilibre entre les performances et le prix. Alors qu'un composite multicouche avec des revêtements spécialisés peut offrir les meilleures performances, un tissu monocouche plus simple peut être "suffisamment bon" pour l'application et respecter le budget. C'est là que la collaboration avec un fournisseur expérimenté devient inestimable. Un fournisseur bien informé peut aider à trouver des compromis et suggérer des solutions innovantes ou plus rentables.

Le rôle du développement durable en 2025

Sur le marché actuel, la durabilité n'est plus une considération secondaire ; elle est au cœur des préoccupations de nombreuses marques et de nombreux consommateurs, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Cela ajoute une couche supplémentaire au processus de sélection.

  • Contenu recyclé : Le poinçonnage à l'aiguille est particulièrement bien adapté à l'utilisation de fibres recyclées, telles que celles dérivées de bouteilles en PET. Cela en fait une option attrayante pour les produits où l'aspect "vert" est important, comme les pièces automobiles ou les matériaux de construction.
  • Polymères d'origine végétale : Les tissus filés-liés et fondus-soufflés peuvent être fabriqués à partir de biopolymères tels que l'acide polylactique (PLA), qui est dérivé de l'amidon de maïs. Le PLA est compostable dans des conditions industrielles, offrant une solution de fin de vie pour certains produits jetables.
  • Efficacité des processus : Les lignes modernes de fabrication de non-tissés sont continuellement optimisées pour réduire la consommation d'énergie, l'utilisation de l'eau et les déchets, ce qui contribue à améliorer l'empreinte environnementale globale.

Lors de la sélection d'un tissu, s'enquérir de la disponibilité d'options recyclées ou biosourcées est une démarche prudente qui s'aligne sur les demandes du marché contemporain et les objectifs de responsabilité des entreprises.

La trajectoire future de la technologie des non-tissés

Le monde des non-tissés n'est pas statique. Il s'agit d'un domaine d'innovation continue, motivé par la demande de performances accrues, d'une plus grande durabilité et de nouvelles fonctionnalités. À l'horizon 2025, plusieurs tendances façonnent l'avenir de ce que nous considérons comme les principaux types de tissus non tissés.

Progrès dans le domaine des nanofibres

Si le procédé de fusion-soufflage produit des microfibres, la prochaine frontière est celle des nanofibres, produites par des procédés tels que l'électrofilage. Ces fibres, dont le diamètre est mesuré en nanomètres, promettent un changement radical dans l'efficacité de la filtration, la surface des catalyseurs et même les systèmes d'administration de médicaments. Bien qu'il s'agisse actuellement d'une technologie de niche et coûteuse, les recherches en cours visent à augmenter la production afin de rendre les nanofibres non tissées plus accessibles pour des applications telles que les systèmes de purification de l'air et de l'eau de la prochaine génération et les séparateurs de batterie avancés.

Textiles intelligents et fonctionnalisation

L'intégration d'électronique et de produits chimiques actifs dans les structures non tissées est un domaine en pleine expansion. Imaginez un géotextile aiguilleté avec des capteurs à fibres optiques intégrés pour surveiller la stabilité du sol en temps réel, ou un pansement médical en filé-lié qui change de couleur pour indiquer l'infection d'une plaie. En incorporant des fibres conductrices, des matériaux à changement de phase ou des capteurs chimiques directement dans la toile non tissée, ces tissus passent de matériaux passifs à des systèmes actifs.

Durabilité et économie circulaire

L'évolution vers une économie circulaire aura un impact profond sur la conception des non-tissés et la sélection des matériaux. Il s'agit non seulement d'utiliser davantage de matières premières recyclées et biosourcées, mais aussi de concevoir des produits plus faciles à démonter et à recycler. Par exemple, la création de composants automobiles à partir d'une seule famille de polymères (par exemple, tous les non-tissés à base de polypropylène) simplifierait le recyclage en fin de vie. Le développement de nouvelles méthodes de collage permettant de séparer facilement les couches composites est un autre domaine de recherche actif.

Ces tendances futures montrent que les principes fondamentaux du filé-lié, du soufflé-fondu et de l'aiguilletage resteront la base de l'industrie, mais qu'ils seront complétés et améliorés par de nouvelles technologies qui repoussent les limites de ce qu'un tissu peut être et de ce qu'il peut faire.

Foire aux questions (FAQ)

Quelle est la principale différence entre le non-tissé filé-lié et le non-tissé aiguilleté ? La principale différence réside dans le type de fibre et la méthode de collage. Le filé-lié est fabriqué à partir de filaments continus de polymère qui sont thermiquement liés (fondus), ce qui donne une feuille résistante, légère et plate. Le tissu aiguilleté est fabriqué à partir de fibres discontinues courtes qui sont mécaniquement enchevêtrées avec des aiguilles barbelées, créant ainsi un tissu épais, poreux et semblable à du feutre.

Pourquoi les masques sont-ils fabriqués à partir d'une combinaison de tissu spunbond et de tissu soufflé ? Les masques de protection utilisent cette combinaison, généralement dans une structure SMS (Spunbond-Melt-blown-Spunbond), pour obtenir à la fois résistance et filtration. Les couches extérieures en spunbond assurent la durabilité et empêchent le masque de se déchirer, tandis que la couche intérieure en fusion-soufflage, avec ses fibres microscopiques, agit comme un filtre à haute efficacité qui retient les particules en suspension dans l'air, telles que les virus et les bactéries.

Le tissu aiguilleté peut-il être imperméable ? En soi, le tissu aiguilleté est très poreux et n'est pas imperméable. Toutefois, il peut être rendu imperméable par des traitements secondaires. Il est souvent utilisé comme substrat durable qui est ensuite laminé avec un film imperméable ou enduit d'une membrane imperméable, une pratique courante dans les secteurs de la toiture et de la construction.

Quel est le meilleur type de non-tissé pour les géotextiles ? Les non-tissés filés-liés et aiguilletés sont tous deux utilisés comme géotextiles, mais à des fins différentes. Les tissus aiguilletés à usage intensif sont excellents pour les applications nécessitant une perméabilité (drainage), une robustesse et une résilience élevées, comme dans l'ingénierie des décharges et le contrôle de l'érosion. Les tissus filés-liés à haute résistance sont souvent utilisés pour les fonctions de renforcement et de séparation sous les routes et les voies ferrées, où une résistance élevée à la traction est la principale exigence.

Les tissus non tissés sont-ils mauvais pour l'environnement ? L'impact environnemental des tissus non tissés dépend de la matière première, du processus de fabrication et de l'élimination en fin de vie. Bien que de nombreux tissus soient fabriqués à partir de polymères à base de combustibles fossiles comme le polypropylène, la tendance à la durabilité est de plus en plus forte. Il existe désormais des tissus fabriqués à partir de polyester recyclé (rPET), de polymères biosourcés comme le PLA (acide polylactique) et de fibres naturelles. Les fabricants responsables s'efforcent également de réduire la consommation d'énergie et d'eau dans leurs processus.

Que signifie "poids de base" pour un tissu non tissé ? Le poids de base est un paramètre essentiel qui mesure la masse du tissu par unité de surface. Il est généralement exprimé en grammes par mètre carré (g/m² ou gsm). Un poids de base élevé indique généralement un tissu plus épais, plus lourd et souvent plus résistant. Il s'agit de l'une des principales spécifications utilisées lors de la commande ou de la conception de matériaux non tissés.

Est-il possible de combiner les trois types de tissus non tissés ? Oui, il est possible de créer des composites complexes qui combinent ces trois éléments. Par exemple, on pourrait concevoir un matériau d'isolation spécialisé avec une couche extérieure solide en spunbond, une âme volumineuse aiguilletée pour le gonflant thermique, et une fine couche intérieure en fusion-soufflage pour faire office de barrière d'étanchéité à l'air. Ces composites multifonctionnels sont généralement développés pour des applications très spécifiques, axées sur les performances.

Conclusion

L'exploration des trois principaux types de tissus non tissés - filés-liés, fondus-soufflés et aiguilletés - révèle un monde d'ingénierie matérielle remarquable. Il ne s'agit pas simplement de tissus interchangeables, mais de matériaux conçus avec précision, chacun né d'une philosophie de fabrication distincte pour répondre à un ensemble spécifique d'exigences fonctionnelles. Le Spunbond offre une solution élégante pour une résistance légère, formant l'ossature structurelle d'innombrables produits jetables et durables. La technologie de fusion-soufflage offre un réseau microscopique de capacités de filtration et de barrière inégalées, protégeant la santé et permettant des applications de haute technologie. Le poinçonnage à l'aiguille produit des structures tridimensionnelles robustes, conférant résilience et permanence aux produits dans les environnements industriels les plus exigeants.

En fin de compte, le choix entre ces matériaux dépend du problème que l'on cherche à résoudre. En comprenant le lien étroit entre le processus de production, la structure du matériau qui en résulte et les propriétés finales du tissu, on peut naviguer en toute confiance dans le vaste paysage des non-tissés. Que l'objectif soit de créer un dispositif médical qui sauve des vies, un géotextile durable ou un simple produit de consommation courante, une connaissance fondamentale de ces trois piliers de l'industrie des non-tissés est indispensable pour une conception, un approvisionnement et une innovation efficaces en 2025 et au-delà.

Références

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